LES PERSONNALITÉS LIÉES À LA COMMUNE

Claude Étienne Guyot, général de la Révolution et de l’Empire, né le 5 septembre 1768 à Villevieux et mort en 1837 à Paris.

   Placé à 16 ans dans une école de commerce à Lyon, il s'engage en 1790 dans le 10ème régiment de Chasseurs à cheval, où il obtient tous les grades jusqu'à celui de capitaine.  Tour à tour employé aux armées du Rhin de la Moselle, de la Vendée et de l’Italie, le jeune Guyot se fait remarquer par son courage et ses talents.

Il entre en 1802 comme capitaine d'habillement aux chasseurs à cheval de la Garde des Consuls, corps dans lequel il est promu au grade de chef d'escadron en 1804 puis de major après Austerlitz, de colonel-major après Eylau et colonel en second en 1809 et enfin général de brigade commandant en second le régiment.

   À Eylau, à la tête du 1er régiment de chasseurs, il chargea l’infanterie russe et traversa deux lignes ennemies ; il rallia le 2e régiment de la Garde et en conserva le commandement jusqu'à la paix de Tilsitt. À Wagram, il fut nommé général de brigade. Élevé au grade de général de division en 1811, il fit la campagne de Russie et escorta l'Empereur à la tête de son régiment de chasseurs. Pendant la campagne de 1813 il assista aux batailles de Lützen, Leipzig et Hanau.

   Guyot eut un rôle important durant les Campagnes de France et de Belgique de 1815, et fut blessé à Waterloo. Mis en non-activité, il se retira dans ses foyers. Son nom est gravé sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile : pilier ouest, 31e et 32e colonnes.

   Ses carnets de campagne sont consultables en mairie.

Jean-Baptiste-Gaspard Roux de Rochelle (1762-1849)

  Né dans l'ancienne noblesse comtoise, il est le fils de Guillaume François Roux de Rochelle, écuyer, chevalier de Saint-Louis, capitaine dans les grenadiers royaux. Il épouse Marie Adélaïde Mareschal de Longeville qui lui apporte en dot la chevance de l’Étoile.

  Officier du régiment de Champagne en 1789, il est employé comme bibliothécaire par l'administration départementale du Jura avant d'entrer au ministère des Affaires étrangères en 1796, où il fait carrière : secrétaire des commandements du prince de Talleyrand, puis chef de division au département des affaires étrangères (1818), il est ministre plénipotentiaire de France à Hambourg (1826-1830), ensuite aux États-Unis d'Amérique (1844).

   Il fut membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires, et notamment de la Société de géographie et de la Société philotechnique de Paris.  Il écrivit plusieurs ouvrages géographiques et historiques tous consultables à la B.N.F.

F.W. van Vreeland : A portrait of Jean-Baptiste Gaspard Roux de Rochelle

 

Pierre Grappin (1915-1997)  

   S’il est surtout connu comme le doyen de la toute nouvelle faculté des lettres de Paris-Nanterre, confronté aux premières contestations étudiantes à l’origine de l’embrasement de mai 1968, Pierre Grappin fut d’abord l’un des meilleurs germanistes de sa génération, auteur notamment du Dictionnaire moderne français-allemand, dit « le grappin ».

   Son père, Alcide Grappin, issu d’une famille paysanne de Chapelle-Voland (Jura), entame à partir de 1919 une carrière de magistrat, d’abord à Louhans, puis Nantua et Lyon. Le jeune Pierre Grappin fréquente le collège de Nantua, puis les lycées Ampère et du Parc à Lyon, avant d’intégrer l’École normale supérieure. Après un séjour dans les universités de Munich et Berlin, il est reçu second à l’agrégation d’Allemand en 1939. Mobilisé dans les Alpes, il commence ensuite à enseigner à Briançon et Lyon, s’engage dans la Résistance en 1942, est arrêté le 6 juin 1944, torturé, mais parvient à s’évader du train le conduisant en déportation. Détaché de l’enseignement à la Libération, il est affecté en 1945 aux Affaires allemandes à Baden-Baden et nommé en 1947 secrétaire de la conférence internationale sur le problème allemand. De retour dans l’enseignement et après l’obtention de son doctorat d’État, il intègre comme professeur des universités la faculté des lettres de Nancy, dont il devient doyen, puis la Sorbonne en 1959. Il devient en 1964 le premier doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines de Paris-Nanterre. Après mai 1968, tout en restant en poste à Paris-Nanterre, il enseigne dans la nouvelle université de Metz.  Président entre 1970-1973 de l’Association des germanistes de l’enseignement supérieur, il a contribué à la création d’un prix Pierre Grappin, récompensant chaque année l’auteur d’une thèse de doctorat dans le domaine germanique.

   Son action pour le rapprochement franco-allemand après la seconde guerre mondiale lui a valu l’attribution de l’Ordre du Mérite de la République fédérale allemande et le prix de Gaulle-Adenauer en 1993. Il a été aussi promu officier de l’ordre du Mérite et de la Légion d’Honneur. Pierre Grappin a adhéré à la Société d’émulation du Jura en 1970 et jusqu’en 1988. Très attaché à son coin de Bresse jurassienne où il venait dans sa jeunesse passer ses vacances, il avait repris la maison de famille de Villevieux où son père s’était retiré et où il venait lui-même séjourner chaque été. Il est inhumé au cimetière du village, auprès de ses parents.

Source : Comité des travaux historiques et scientifiques École des chartes. Rédacteur : Vincent Claustre

 Pierre Grappin, photo : A.F.P. Le Progrès